dimanche 21 août 2011

Sao Paulo 18 Aout

Jeudi 18 Aout. Sao Paulo. 15h20.
J'attends le bus pour le centre ville, la tête appuyée sur la guitare que je rapporte à Elisa. J’ai enfin la dégaine de ces routards avec leur gros sac à dos remplis de mystères et leurs instruments en tout genre. Il est vrai que  je mens outrageusement sur la marchandise, vu mon incapacité totale à produire un quelconque son harmonieux ... mais je m'y crois et ca me fait sourire.
Je savoure mes premiers instants brésiliens comme on dégusterait un met délicieusement familier qui a longtemps manqué. Il fait bon, l'expression prend tout son sens. Le vient est tiède, doux, une vraie caresse, une impression de sucré. L'odeur du Brésil...

Direction Vila Madalena, le faubourg d’Elisa, une sorte de Montmartre santelmiste avec un faux air du quartier latin, le tout avec ce p’tit je n’sais quoi de bien brésilien qui me fait craquer. Un joli quartier animé de jour comme de nuit où il fait bon vivre. Les préjugés sur Sao Paulo sont nombreux et je connais peu d’étrangers qui puissent dire qu’ils ont réellement apprécié cette ville. Pourtant, pour moi, c’est un petit bout de mon Brésil. Un Brésil plus quotidien qu’aventurier. J’ai beaucoup d’affection pour ce quartier. C’est dans ses rues que je me suis rendue compte que j’étais faite pour l’Amérique latine. C’est en passant devant un de ses bars dont la terrasse envahit le trottoir de rires et caïpirinhas que j’ai imaginé un bon (un beau !) bout de ma vie dans cette partie du monde. C’est en dévalant l’une de ses incroyables pentes que je me suis dit que si l’Argentine était mon mari, le Brésil était à l’évidence mon plus fidèle amant. Le Brésil provoque. L’air est chargé d’un magnétisme envoûtant, presque palpable, et je tombe sous le charme à chaque fois.          

En moins d’une heure me voila déjà dans les bras d’Elisa, une joyeuse retrouvaille après cinq mois de séparation. Tout me semble si familier. Cette arrivée a des airs de retour…
Sa maison, nichée au-dessus du Contra Ponto, le centre culturel de ses parents, est une proche cousine de la casita azul. On y retrouve les mêmes ondes tranquilles, presque tropicales. Je pose mes sacs sur un air d’opéra et dans la minute qui suit je suis déjà entrain de siroter un thé à la rose. Un petit nuage de Marijuana passe paresseusement du balcon voisin à la fenêtre de la cuisine, confirmant la présence du frère d’Elisa. J’ai l’impression de ne m’être absentée de quelques jours seulement... S’en suivent de longues discussions aromatisées de toutes sortes de thés, des litres et des litres, notre délectable obsession.
Vers 21h00 nous nous posons au Filial, un bar fort sympathique au coin de rua Fidalga et rua Aspicuelta. Il est situé juste en face de Genesio, autre bar « bem legal » dans lequel j’avais retrouvé tous mes amis de Buenos Aires l’été dernier. J’applique alors une philosophie de voyage qui m’est chère : un pays, ça ne se visite pas. ça se parle, se danse, s’écoute, se chante, s’apprend, se bois et surtout (dans mon cas)se MANGE. Mon palais revit !
Je me régale d’une tigelinha de siri et d’une autre de bacalahau (une sorte de brandade, de crabe saupoudrée de farof pour la première, de morue gratinée pour la deuxième), le tout arrosé de piment. Je termine en beauté avec une Goiabada gratinada com queijo coalho e soberte. Un carnaval de saveurs pour les papilles : le sucré de la pâte de goyave, le salé du fromage de Minas Gerais, le chaud/froid du dessert et de la glace…  Ajoutez à ça une caïpirinha au fruit de la passion et on frôle la perfection culinaire.
Nous faisons vite connaissance des garçons de la table d’à côté. ça rit fort et je m’étonne de parler un portugais plutôt compréhensible. Nous sommes rejoints plus tard par deux amis d’Elisa. Et soudainement il est trois heures et le temps pour moi de rejoindre la « casihna laranja ». Je m’endors sans doute le sourire aux lèvres. Une première journée « tuda belleza ».         




 

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