dimanche 21 août 2011

Départ

Buenos Aires. Jeudi 18 aout. 01h00.

Je tourne en rond. Du chauffage à la fenêtre. De la fenêtre à l'évier. De l’évier au chauffage. Du chauffage à la fenêtre... Une pause. Je suis plantée là, au milieu du salon. Je contemple la casita azul, si tranquille, si apaisante.  Il y règne le calme habituel mais je le remarque plus que d’habitude. J'entends à peine le vent dans les feuilles des grandes ombres du jardin. Pas un seul bruit ne me parvient du tumulte de Buenos Aires. Il n'y a que moi. Non, il y a moi et mon départ. Moi et le début du voyage.

Intéressant… être plantée comme ca à regarder l’appart bien rangé, les deux sacs au garde-à-vous devant la porte, le change du lendemain à cheval sur une chaise et soi-même, droite comme un piquet, n’osant même pas se servir un verre d’eau pour ne pas avoir à faire une vaisselle de dernière minute. Il faudrait bien dormir mais on sonne déjà à la porte pour un dernier verre, juste un, et en trois Quilmes il est 3h00 du matin. Les sacs n’ont pas bougés, le lit attend sagement, le réveil se frotte les mains. Oui, il faudrait bien dormir. Dans quelques heures je me réveillerai. Je me réveillerai pour de bon. Car commencera alors ce qui, j’espère, sera mon grand réveil.



Temps de vol: deux heures. Destination Sao Paulo.
L’annonce de l’hôtesse me fait sourire. Je repense aux temps du lycée, à cette époque où deux heures représentaient deux cases  dans un emploi du temps. Leur simple vue imposait les soupirs. On y allait en traînant des pieds et on en ressortait soulagé un bref instant jusqu’ à regarder de nouveau ce maudit emploi du temps et se diriger vers une autre salle. On passait de cases en cases, une petite vie toute casée, assez oppressant pour un esprit rêveur. Mais cela fait maintenant quatre ans que je n’entre plus dans ces cases et en écoutant la voix de l’hôtesse passer de l’espagnol, à l’anglais puis au portugais je me dis que je ne regrette en rien ces années. Deux heures et je suis à Sao Paulo. Je suis prise d’un si grand sentiment de liberté ! Je suis sortie de ces petits carrés étriqués et je règne désormais sur mon monde, parcourant ce dernier. Je suis maître des distances et du temps. Je me dois de ne jamais troquer cette liberté pour un confort trop facile. Ce doux confort qui invite au sommeil, qui endort l’être entier, les rêves et les idéaux. Une pensée donc pour ces élèves. J’espère qu’ils continuent de rêver sur les cartes en cours d’histoire géo...
Dans deux heures je suis à Sao Paulo.

12 commentaires:

  1. Salut Zoé, je te souhaite un bon voyage... avec de belles rencontres et de beaux souvenirs...
    Bisous
    Corine

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Muita saudade Zoézinha. Boa viagem no Brazil et na vida tambem. A saudade nao è solidao cuando vocé vai viajar com Paulinho da Viola, Mariza Monte, Caetono Veloso, à Bethania, o Chico, o Jorge, o Gilberto, o Vinicius, o Toquinho…A saudade è como vocé, uma estrela no céu que ilumina nossas vidas. Vai Zoézinha, vai divagarinha, par no fim melhor voltar.
    O seu paizinho

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  4. ah ! moins confortable que l'autre blog

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  5. Avec la photo pour te mettre dans l'ambiance…

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  6. Bon Vent ! plein de bonnes choses à découvrir. Bisous MamaParisa !

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  7. je tente une seconde fois c'est ta maman qui a fait le précédent bisous

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  8. Dis donc il est compliqué ton bloc, je préférai les précédents plus accesibles pour moi, tu sais que je ne suis pas douée!!! rebisous

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  9. Bonjour Zoé et bon vent sur les routes brésiliennes...à bientôt de te lire. Moi aussi je m'évade pour la Lozère au nord du Languedoc-Roussillon, au sud de l'Auvergne. Gros bisous. Prends bien soin de toi:-))

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  10. Libres propos sur les cases.
    C’est pratique les cases ça permets de classer, de ranger les gens. Ca rassure ceux qui ont peur du désordre d'autrui, d'une autre façon, d'une autre manière, qu'ils perçoivent comme autant de menaces pour cette construction fragile de certitudes qu'est un vie.
    C’est pratique surtout pour ceux qui n’en ont qu’une où ils se sentent à l’étroit, ça les rassure. Ils ne cessent de vouloir en sortir et ont le même acharnement pour y enfermer les autres. Ça les rassure.
    Bon voyage ZOE, savoures ces instants, étires les, prolonges les. A plus tard.

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