vendredi 2 septembre 2011

Bonito 26/27/29 aout

Vendredi 26 Aout.

Je me réveille vers 06h30 dans le dortoir du Hi Hostel de Bonito, une très jolie et sympathique petite auberge de jeunesse, calme et bien équipée, bien qu’un peu éloignée du centre. Bonito propose de nombreuses activités éco-touristiques autour de ses rivières aux eaux cristallines et de ses grottes aux lacs souterrains magnifiques. Mais beautés naturelles obligent, les prix sont affolants. Je dois donc renoncer à la descente en rappel des 72mètres de l’abisme Anhumas, une grotte abritant un superbe lac souterrain de 80 mètres de profondeur, mais dont la seule découverte correspond à mon budget total pour mes trois jours à Bonito. On me propose alors d’aller voir la moins impressionnante mais très jolie grotte du lago azul puis d’aller faire trempette sous les cascades du rio Mimosa, avec un couple de brésiliens et un espagnol de Sao Paulo qui ont loué une voiture. Nous partons vers 09h00. Le trajet me permet de connaître un peu mieux mes compagnons de route qui s’avèrent être tout à fait adorables. Joa et Angela vivent à Sao Paulo, bien que Joa soit de Bahia. Angela est assistante sociale et sa douceur et sa gentillesse me rappellent beaucoup ma tante Catherine.  Le tranquille Joa est quant à lui prof de sport et personal trainer à la retraite. Miguel, lui, essaye de fuir le chaos de Sao Paulo où il est aussi personal trainer. La petite troupe que nous formons restera soudée pendant mon court séjour, me permettant bien sûr d’économiser sur les transports, mais surtout profiter de cette belle rencontre.
Après la visite de la grotte, nous nous dirigeons vers la pousada Mimosa où nous attend un excellent buffet que nous partageons avec deux perroquets. En fait, plus que de partage, c’est d’un véritable racket qu’il s’agit de la part des deux volatiles qui n’hésitent pas à mettre littéralement les « pattes dans le plat ». Une balade à travers la forêt nous permet ensuite de digérer notre copieux repas et de rencontrer Luis, guide depuis deux ans à Bonito, et qui n’envisage pas, même une seconde de quitter son petit coin de paradis. Puis nous descendons en barque les eaux émeraude de la rivière, nous laissant distraire par quelques singes qui chahutent dans les branches. Quelques minutes plus tard, nous rejoignons une des nombreuses petites cascades qui animent le cours du rio. C’est l’heure de faire trempette ! L’eau est d’une fraîcheur revivifiante. J’en sors chargée d’une énergie nouvelle. Plus tard, nous remontons doucement jusqu'à la pousada en nous arrêtant à chaque cascade pour piquer une tête. Un peu avant d’arriver, je risque un petit saut de six mètres du haut d’un rocher dans l’eau limpide et fraîche d’un petit bassin naturel. Incroyable sensation !
Toute cette eau m’a épuisée. Le soir, je me couche en me disant je profiterai de la vie nocturne de Bonito le lendemain. Si j’avais su… !

Samedi 27 août.
Notre petit groupe se dirige vers le Rio da Prata. Au programme : se laisser flotter dans ses eaux si claires qu’on peut observer toutes sortes de poissons jusqu'à quatre mètres devant soit. Une longue marche de quarante minutes, combinaison de plongée sur le dos, dans une chaleur étouffante, puis c’est la fraîcheur apaisante de la rivière. Ce spectacle aquatique est magnifique. Je me la coule douce et c’est le cas de le dire. Je passe la journée à me laisser porter par le courant en observant ce monde aquatique et parallèle si paisible.
En rentrant je commence à avoir mal autour des yeux et à ressentir une légère nausée. J’ignore ces symptômes qui me semblent ne trahir qu’un peu de fatigue. Joa m’offre une bière près de la piscine. Nous échangeons quelques avis sur les grands auteurs de nos pays respectifs et nous discutons de nos philosophies de vie. Puis Miguel vient me chercher pour aller en ville. La bière ne passe pas très bien, mais je tente le coup quand même. Luis nous emmène dans sa voiture, accompagnés d’un autre pauliste et d’un anglais, guide depuis dix ans dans le monde entier. Nous nous posons à une petite terrasse. Les garçons commandent une autre bière que je suis obligée de refuser. Je commence à me sentir vraiment mal. J’essaye tant bien que mal de suivre la conversation, mais mon état empire. J’ai soudain un terrible mal de tête, de fortes nausées et des frissons chaud/froid qui me donnent la chair de poule. Luis insiste pour que je mange quelque chose, mais je n’arrive à avaler que deux minuscules morceaux de viande qui ne passent pas bien du tout. Au final Miguel et le pauliste (dont j’ai honteusement oublié le nom) me raccompagnent en taxi jusqu’à l’auberge de jeunesse. Il était temps. A peine arrivée dans ma chambre, je suis vraiment malade. Je me couche frissonnante et déçue de ne pas avoir pu connaître ce Bonito nocturne et festif dont tout le monde parle…

Dimanche 29 aout
Tout va mieux au matin. Ce n’était qu’une petite insolation, et ce ne sera sans doute pas la dernière du voyage. C’est cependant une bonne leçon et je me promets d’être plus prudente à l’avenir par rapport au soleil et à la chaleur. Je décide donc de passer ma dernière journée tranquillement dans les hamacs de l’auberge à reprendre des forces. Au petit déjeuner, je rencontre une petite poupée française. Elouane a deux ans et vient de Guyane. Avec ses parents, Mathilde et Mathieu, elle voyage dans sa « maison 4x4 » à travers le Brésil, la Bolivie et le Pérou. (Suivez leurs aventures sur leur blog : http://malouma.canalblog.com/). Ce petit bout de chou fait craquer tout le monde et moi la première. Je passe une bonne partie de la journée à papoter avec cette famille adorable. Je rencontre aussi la talentueuse Liz, dessinatrice, qui travaille sur la pochette de l’album d’un groupe… qui n’est autre que le groupe d’un des musiciens que j’ai rencontrés à Campo Grande. (Les dessins par ici : http://lizverde.co.uk/, la musique par la : http://www.projetoaioa.com.br)
Je laisse filer l’heure, et les bus pour Campo Grande. C’est vrai qu’il fait bon vivre à Bonito. Je me décide quand même à faire quelques provisions pour le voyage. Je me retrouve à marcher plus d’un kilomètre et demi dans les rues désertes d’un Bonito dominical. J’aime beaucoup cette petite ville aux allures de village tropical, les devantures peintes à la main des magasins, ses habitants assis sur de petites chaises à boire une Skol ou un mate sur le trottoir. Une ville où des poules vagabondes ont remplacé les chiens errants.  Je suis très frustrée de n’avoir pu passer plus de temps dans la ville elle même. Moi qui voulais connaître le fameux Taboa, le bar où se retrouve la jeunesse de Bonito… une bonne excuse pour revenir.
La petite famille française a la gentillesse de m’accompagner à la gare routière. Encore une jolie rencontre. Dans six heures je serai de nouveau à Campo Grande pour une dernière nuit dans le Mato Grosso do Sul. La route continue !
































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